


Au Cameroun, les colonisateurs allemands ont été confrontés aux royaumes régionaux et à la grande influence des rois. Ils ont reconnu l'influence et l'importance de la tradition et des structures établies. La loyauté des populations envers leur roi était sans limite et les rois essayaient de protéger leur peuple et de s'affirmer face aux colonisateurs. Mais ceux qui s'opposaient au pouvoir colonial étaient privés de pouvoir ou tués, la seule alternative semblait être la coopération.
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FO’O NOTCHOUTOUO, Roi de Bangoua a accueilli les Allemands avec hospitalité : il a fait abattre 50 moutons, a fait construire des bâtiments pour les Allemands et a ainsi essayé de coopérer. Les Allemands payèrent sa complaisance en argent et en protection. Ils le qualifièrent de grand roi et l'aidèrent à s'emparer du royaume voisin de Bandianseu par Bangangté.

Cette coopération prit fin avec la Première Guerre mondiale et l'arrivée des colonisateurs français en 1919. La relation avec le nouvel occupant fut différente, le Roi fut déposé et resta 18 ans en exil à Dschang. Les Français installèrent à Bangoua un autre roi en qui ils avaient confiance. Mais les habitants de Bangoua ne l'acceptèrent pas, ils se défendirent et exigèrent le retour de leur Roi. Ce n'est qu'en 1948 que FO`O NOTCHOUTOUO a pu revenir et gouverner à nouveau son royaume. Aujourd'hui encore, le retour du roi de Bangoua est célébré tous les deux ans par une grande fête (fête de Macabo).
L'intervention des colonisateurs dans les structures et l'histoire de Bangoua a néanmoins laissé des traces. Dans de nombreux musées allemands, on trouve des objets provenant des prairies camerounaises qui, même s'ils n'ont pas été volés, sont tombés entre les mains des colonisateurs suite à la peur et aux rapports de force inégaux.

La question de la restitution préoccupe aujourd'hui la communauté Bangoua en Allemagne et à l'étranger.
Les descendants du Roi FO`O NOTCHOUTOUO s'engagent actuellement au Cameroun et en Allemagne pour le dialogue culturel et l'étude de l'histoire germano-camerounaise. Le Roi Anick Julio Djampou Tchatchouang et le prince de Bangoua Legrand Tchatchouang (fondateur de la Maison du Cameroun à Berlin) mènent des projets avec différents rois au Cameroun et avec divers acteurs de musées allemands et suisses pour traiter de l'époque coloniale. La question de la restitution du patrimoine culturel camerounais y joue un rôle important.

